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Les Amandiers : la “présomption de culpabilité” contre la démocratie

Les Amandiers : la “présomption de culpabilité” contre la démocratie

Dans Le Point, Daniel Borrillo et Gaspard Koenig cosignent une tribune sur l’affaire des « Amandiers » pour réhabiliter la présomption d’innocence contre la « présomption de culpabilité ».

 

À la sortie du film “Les Amandiers”, la presse révèle la mise en examen de l’acteur principal Sofiane Bennacer pour faits de viol et violences sur conjoint sur ex-compagnes. À noter que la réalisatrice Valeria Bruni-Tedeschi, qui est la conjointe de Sofiane Bennacer, serait au courant de ces agissements avant même le début du tournage, rapporte Libération. Aussitôt, le monde médiatico-culturel se livre à la surenchère dans le traitement infligé à l’artiste et au film.

« L’effet immédiat de ces accusations publiques ne se fit pas attendre : le public déserta les salles qui projetaient Les Amandiers, certaines le déprogrammèrent. Sofiane Bennacer fut séance tenante exclu de la liste des jeunes espoirs pour les César, dont le bureau publia par la suite un communiqué surréaliste érigeant en principe la présomption de culpabilité. »

Au cœur de cette affaire judiciaire post-#BalanceTonPorc se répète le débat sur la présomption d’innocence. Quand certains sont prêts à sacrifier la présomption d’innocence, au nom de leur soutien aux femmes qui prennent courageusement la parole et du nombre de plaintes pour des faits répétés, d’autres sont là pour rappeler que la présomption d’innocence reste un fondement de l’Etat de droit.

« Les défaillances [de la justice] – qu’il faut à l’évidence critiquer et chercher à amender – justifient-elles que nous tolérions de voir ruiner les fondements démocratiques de l’état de droit ? Nous ne le pensons pas. »

Avec cette tribune, les cosignataires se lèvent pour défendre nos valeurs universelles et la protection qu’offre l’Etat de droit. Quand bien même Sofiane Bennacer serait condamné, la mise à mort sociale qu’il subit n’appartient pas à l'”arsenal d’une échelle civilisée des sanctions et des peines”. La défense de tous les individus ne peut être assurée que par le droit et la justice, qu’importe le nombre de plaintes, et la gravité et la certitude du motif d’accusation.

« Nous mettons aussi en garde : la défense des femmes est une affaire trop sérieuse pour être laissée aux mains d’une doxa activiste. À terme, pareil dérèglement menace le féminisme, et la société tout entière dans ses idéaux d’égalité et de justice pour tous. »


Pour lire la tribune dans Le Point, cliquer ICI.

 

Publié le 19/01/2023.

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