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Fin de vie : pour une décision libre et souveraine – Monique Canto-Sperber

Fin de vie : pour une décision libre et souveraine – Monique Canto-Sperber

Au micro de Patrick Cohen sur France Culture, Monique Canto-Sperber plaide pour un droit au suicide assisté et appelle à la prudence sur l’euthanasie afin de préserver la liberté de chacun.

 

Aux côtés de la journaliste Catherine Vincent, du philosophe Frédéric Worms et de la sociologue Dominique Schnapper, Monique Canto-Sperber pose les bases juridiques de la loi Claeys-Leonetti qui régit aujourd’hui le droit de mourir en France. Cette loi offre déjà au malade la possibilité d’une aide passive à mourir mais ce choix est circonscrit aux malades au pronostic vital engagé à très court terme, c’est à dire de quelques heures à quelques jours.

« Dans les deux autres types d’aide active à mourir aujourd’hui sur la table, le suicide assisté et l’euthanasie (la mort administrée par un tiers), il s’agit d’une certaine manière de provoquer la mort, et non plus de la hâter. »

Si la loi actuelle est jugée insuffisante, son esprit est à conserver d’un point de vue philosophique. D’abord la nécessité d’une aide à mourir dans un contexte médical et le droit pour le patient de pouvoir décider ce qu’il souhaite pour sa mort. Si Monique se dit favorable à une reconnaissance du suicide assisté (décision souveraine), elle émet des réticences sur l’euthanasie (par un tiers) qui ne devrait jamais aboutir, selon elle, à la reconnaissance d’un « droit à demander, quand on ne sera plus là pour donner son avis, que quelqu’un d’autre puisse administrer la mort ».

« Pour moi, il y a deux principes fondamentaux que sont la souveraineté absolue de la personne sur sa vie et sur sa mort – qu’elle choisisse les conditions de sa fin me paraît quelque chose qui n’appartient qu’à elle – et le refus de toute intrusion d’autrui dans sa vie personnelle – en particulier lorsqu’il s’agit de donner la mort. »

Monique distingue donc le suicide assisté qu’elle appelle de ses vœux de l’euthanasie. Elle serait favorable à un aménagement législatif dans le cas où la personne n’est plus consciente “mais qu’il n’y a absolument aucun doute sur son souhait qu’on lui inflige la mort”. Si Monique n’attend rien de la convention citoyenne sur les plans philosophique (ni sa formation ni son travail), ni démocratique (commission représentative mais non-élue), elle espère que celle-ci puisse « préparer une forme d’appropriation de la loi ».

« Précisément parce que ce sont des Français qui délibèrent, la Commission citoyenne peut créer les conditions qui feraient de cette loi une véritable réalité sociale qui puisse être reconnue par chacun d’entre nous. »


Pour écouter l’émission, cliquer ICI.

Pour (re)lire notre rapport “Mon corps m’appartient”, cliquer ICI.

 

Publié le 14/12/2022.

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