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Bercy contre les couples pauvres ?

Bercy contre les couples pauvres ?

Dans une chronique pour Le Figaro, Anne de Guigné se saisit d’une problématique encore peu étudiée dans le monde économique : la vie de couple et son impact sur les revenus des Français. Notre système socio-fiscal désincite les Français les plus pauvres à vivre en couple. 

 

Pour Anne de Guigné, parfois, « la vie de couple rime avec perte de revenus ». Pour démontrer cette thèse, Anne de Guigné s’appuie sur les études de notre expert Marc de Basquiat, qui prône avec nous la mise en place d’un revenu universel. Les chiffres ne trompent pas, près de la moitié des 10% des français les plus modestes se déclarent célibataires. Pour Marc, il apparaît nettement que notre système social n’est pas conçu pour l’intérêt des couples (mariage, PACS ou concubinage). 

 

“Dans plus de 80 % des cas, les Français n’ont aucun intérêt à convoler : un mariage, un pacs, voire une situation officialisée de concubinage, se traduit pour eux par une perte nette de revenus. C’est une des absurdités mal connues de notre système social.” – Anne de Guigné

Pour Marc, la grande majorité des Français n’ont pas d’intérêt à se déclarer en couple aux yeux de l’administration car ils percevront beaucoup moins de prestations sociales. En effet, les aides sociales comme le RSA sont octroyées sous conditions de ressources. En couple, les bénéficiaires perçoivent moins d’aides qu’en restant célibataires. Ils perdront donc des revenus. A contrario, les ménages les plus aisés se verront réduire leurs impôts en étant en couple. Finalement, être en couple est (encore) réservé aux mieux lotis… 

 

« L’articulation actuelle des dispositifs sociaux-fiscaux constitue un frein conséquent à l’officialisation de la vie de couple parmi des personnes aux revenus modestes. Elles n’ont franchement pas intérêt à se faire connaître comme tels par l’administration. » – Marc de Basquiat

 

Gary Becker a été le premier économiste à analyser le mariage sous le prisme économique et fiscal. Selon lui, les citoyens ne se mettent en couple que s’ils ont un intérêt à l’être, “si ce choix leur permet d’atteindre un niveau de satisfaction, en économie d’utilité, supérieur à celui qu’ils obtiendraient en restant célibataires”. Aux yeux d’Anne de Guigné, cette thèse, “excessive” car elle écarte toute idée de sentiments, est cependant utile. Notre expert rappelle que le couple est aussi un rempart contre la pauvreté, à condition que les mécanismes socio-fiscaux ne découragent pas sa constitution.

“Les personnes pauvres vivent nettement plus souvent seules que la moyenne des Français.” – Anne de Guigné

 

De plus, Anne de Guigné nous rappelle les chiffres alarmants de la dernière étude de l’INSEE : 41% des enfants vivant en famille monoparentale sont pauvres, contre 21% de l’ensemble des enfants. Les familles monoparentales sont les plus touchées par la situation socio-fiscale actuelle, notamment les mères célibataires, ce qui a valu une revalorisation de l’allocation de soutien familial. Pourtant, certains experts vont plus loin, comme Julien Damon qui propose que l’État mette en place des politiques de soutien conjugal.

Notre expert lui, souhaite restructurer notre système de fond en comble en instituant un revenu universel de 500 euros par adulte et par mois, comme un socle inconditionnel de revenus pour survivre et donner aux Français plus de liberté et de choix.

 

“Marc de Basquiat plaide de son côté, dans un registre plus classique, pour une vaste restructuration de l’ensemble des minima sociaux autour d’une prestation socle individuelle, à laquelle pourraient s’ajouter des compléments spécifiques, en fonction de l’âge, du handicap…” – Anne de Guigné

 


Pour lire la chronique d’Anne de Guigné, cliquer ICI.

Pour découvrir notre rapport “Liber : un revenu de liberté pour tous”, cliquer ICI.

 

Publié le 24/05/2023.

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